lundi 24 octobre 2016

DE LA VIOLENCE AU CONFLIT....

Comment passer de la violence au conflit, c'est ce que développe Charles Rojzman dans une approche qu'il a créé, la thérapie sociale. Le conflit permet de sortir d'une position de victime pour assumer notre
responsabilité dans ce que nous vivons. Et c'est la responsabilité qui permet de sortir de l'impuissance et redonne du pouvoir.

Pour lui, trois étapes sont nécessaires à l'expression du conflit :

- Différencier le conflit et la violence : quand on se représente l'autre comme inférieur ou mauvais, quand on ne le voit pas comme son égal en valeur et en droits, on est dans la violence. Il en est de même lorsque nos propos, nos attitudes sont maltraitants, humiliants, culpabilisants ou menaçants/abandon..Par peur de la violence, ce sont les conflits que nous taisons. Or, c'est l'impossibilité d'exprimer les conflits qui provoque la violence.

- Motiver l'autre au conflit  : il s'agit de montrer l'intérêt du désaccord. Cela s'applique à toutes les situations de la vie quotidienne : lorsque la violence s'installe, cela signifie que les gens ont besoin d'entrer en conflit, qu'ils ne le savent pas ou ne savent pas comment faire. Dans le conflit, chaque point de vue est un morceau du puzzle et confronter tous les morceaux du puzzle permet de comprendre le problème dans sa complexité. Les deux protagonistes voient alors un intérêt à trouver une solution pour résoudre ce qui les fait souffrir.

- Créer l'espace du conflit : un climat de confiance est indispensable pour que chacun puisse se montrer et s'exprimer sans crainte de représailles. Parfois, ce n'est vraiment  pas simple : quand la violence est installée, quand la crise dure, quand le silence sépare, il est difficile d'aller vers celui que l'on considère comme un ennemi, dans une situation vécue comme désespérée. Et c'est petit à petit que la part de responsabilité de chacun sera reconnue.

Ce qui empêche le conflit, ce sont les peurs. La peur d'être jugé, méprisé, attaqué ou agressé, la peur d'être rejeté ou de ne plus être aimé.Ces peurs, elles reviennent en force et apparaissent sous une autre forme dans notre relation aux autres. Elles se transforment souvent en jugements, préjugés, accusations....

Vivre sans conflit, ce serait taire ce que l'on pense ou désire au profit d'une entente pacifique. Il s'agirait d'accepter tous les discours et tous les actes pour construire une société sans heurts. Mais est-ce envisageable, est-ce souhaitable ?

Pour en savoir plus, livres de Charles Rojzman, La thérapie sociale  et Violences dans la république, l'urgence d'une réconciliation


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