Le défi est de taille. Nous vivons dans des sociétés où la performance et le profit sont devenus des enjeux primordiaux, ce qui ne favorise pas la rencontre avec soi-même. Pour être heureux, il s'agit d'avoir un travail valorisant, une position sociale enviable, d'être en bonne santé, de s'épanouir dans son couple, d'être de bons parents, d'entretenir des liens harmonieux avec sa famille, d'avoir des amis....
Toute notre culture est fondée sur le mythe de la personne qui "va bien". Dégagée de ses souffrances, elle accepte les règles de la société, éprouve des sentiments bienveillants pour les autres, gère facilement sa vie, avance avec optimisme vers un avenir agréable. Cet idéal de vie oblige à une évaluation constante, en terme de réussite ou d'échec.
Engagés dans cette quête permanente de bonheur, comment s'accepter avec ses forces et ses faiblesses ?
Quand il y a souffrance physique, psychique, dans son couple ou au travail, dans ses relations sociales,...
Quand exister par soi-même semble impossible. Quoi de plus douloureux que d'être coupé de soi, de se sentir perdu, vide, absent ?
Quand effectuer ou assumer ses choix est un parcours du combattant.
Un peu comme si JE devenait UN AUTRE. Qui est cet autre, comment peut-il se définir, quelle voie choisir? Lui qui ignore ses besoins et se sent étranger à lui-même. Pendant un temps, il peut tenter de suivre les traces de ses parents, de la société, de faire ce qu'on attend de lui, travailler, avoir des enfants, ... Et il parvient alors à jouer un rôle et à donner le change, sans y croire, sans enthousiasme. Le voilà angoissé par la peur d'échouer ; ou fatigué, déprimé quand il baisse la garde.
Comment habiter une maison qui n'est pas la sienne, se retrouver là, tel une marionnette manipulée par on ne sait qui, et qui ne sait pas où elle va ? Comment s'engager dans une vie qui n'a pas de SENS ?
Propos adaptés d'une lecture de Juliette Allais
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