jeudi 17 octobre 2019

DIS, MA PLACE, ELLE EST OUUU ?


Se sentir à sa place au travail, en couple, avec ses proches, ça dépend de quoi ?
Aujourd'hui, chacun cherche sa place. C'est une recherche noble et le prix à payer de notre émancipation.
La chute des idéologies qui nous inspiraient et des institutions qui nous contenaient, la perte des repères familiaux et générationnels qui nous structuraient ont laissé un terrain en friche. Et nous devons pratiquer ni plus ni moins que "l'invention de soi" comme l'a écrit Jean-Claude Kauffmann.


La place se tisse dans l'enfance

Le bébé arrive chez des parents, prêts ou non à l'accueillir, à répondre à ses besoins.
Il est investi différemment selon son sexe, son rang dans la fratrie, selon qu'il arrive après une fausse-couche, le décès d'un autre enfant....
Il naît dans un lieu, dans une société, à une époque donnée.
Ex :Naître au Japon, au Sénégal ou en Inde, naître en 1900 ou en 2019, naître dans une famille pauvre ou aisée, ... 

C'est au contact de son environnement que l'humain expérimente sa place
La socialisation est le processus par lequel sont transmises les valeurs, codes symboliques, règles et normes partagées par sa famille et par la société. L'homme apprend petit à petit à s'ajuster à son environnement.
Mais il cherche aussi à découvrir son individualité, ce qui le rend unique, différent. Ce qui l'anime, ce qui répond à ses valeurs, à ses centres d'intérêt.

Ce long chemin commence pendant la grossesse et se prolonge à la naissance dans les paroles, le regard de ses parents, leur désir de voir leur enfant grandir. Ces premières expériences ouvrent l'enfant au monde en l'inscrivant dans la communauté des humains.

On voit bien que la place est un tissage subtil entre capacité d'adaptation et affirmation de soi.

Complétude ou consistance ?
Nous assistons à ce paradoxe relevé par Vincent de GAULEJAC : "Sommés d'être sans cesse plus nous mêmes et heureux, nous observons une tension de plus en plus vive entre cette exigence et l'appauvrissement de notre espace intérieur."

L'homme est balloté, déstabilisé par le changement et ne parvient pas toujours à exister dans la continuité. Il flotte au gré des modes et des courants d'une société liquide.

"L'homme dit libre gagne en complétude : il peut agir avec le monde selon son bon plaisir et assouvir ses besoins. Mais ce qu'il gagne en complétude, il le perd en consistance. Avec l'avènement du Moi, notre société livre ses membres aux affres de choix devenus impossibles tant les voies sont nombreuses et fluctuantes. Dans une société liquide, il n'y a plus de sillon !" - J-Pierre Lebrun, sociologue.


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